Athènes rêve d'or
noir, au risque d'irriter la Turquie
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Mis à jour le 01/04/2013 à 17:06
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Publié le 31/03/2013 à 20:29

Le Parthénon, sur la colline de l'Acropole à Athènes. Crédits photo : Kostas Tsironis/AP
INFOGRAPHIE - La détection de gisements
pétroliers au fond de la Méditerranée menace de relancer les tensions entre les
deux pays.
À
l'heure où les négociations avec ses créanciers publics patinent, le
gouvernement grec entend miser sur l'exploitation de ses ressources naturelles
- au risque d'attiser les tensions régionales. Pour réduire le déficit et
résorber la dette, le premier ministre Antonis Samaras est en effet prêt à tout plutôt que d'adopter de
nouvelles mesures d'austérité, aussi impopulaires qu'inefficaces. Tandis que la
troïka menace de couper les vivres au pays, sa dernière trouvaille consiste à
tirer profit de la richesse supposée des fonds marins compris entre la Grèce et
la Turquie.
À
Athènes, face au président François Hollande, comme lors d'un récent tête-à-tête avec le premier
ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, à Istanbul, Antonis Samaras a fait de
l'exploitation de gisements d'hydrocarbures une priorité. Se basant sur des
indications préliminaires publiées dans plusieurs rapports internationaux, le
premier ministre grec affirme qu'il existe de fortes probabilités de trouver
gaz et pétrole au sud de la Crète, ainsi qu'en mer Ionienne. Ces gisements seraient
même prometteurs, selon une minorité d'experts. Certains parlent d'une réserve
de plus de 100 milliards de barils. Professeur de géologie et d'énergie à
l'Université de Nicosie, le docteur Théodore Tsakiris relativise, précisant que
ces travaux «se basent sur le méthane s'échappant des volcans de boue, nombreux
en Égée, qui accompagne souvent la présence de gisements mais ne suffit pas à
en démontrer l'existence».
Pour
y voir plus clair, les autorités grecques ont confié, en début d'année, une
mission exploratoire à la société norvégienne PGS. Celle-ci vient de s'achever
et les résultats seront connus dans deux mois. Si ses espoirs se confirment, la
Grèce lancera un appel d'offres aux compagnies de forage internationales pour
exploiter ces gisements qui, dans les dix prochaines années, pourraient faire
du pays l'un des fournisseurs stratégiques de gaz et de pétrole en Europe.

Theodore
Tsakiris estime qu'il s'agit là d'une opération bénéfique pour le pays tant sur
le plan financier qu'économique et géopolitique. «Les premiers résultats du
forage ne seront visibles que dans trois ou quatre ans, mais le gouvernement
grec va dès à présent pouvoir en tirer argument pour faire patienter ses
créanciers, explique-t-il. Si les ressources sont comparables à celles de
Chypre, qui a déclaré être en mesure de s'approvisionner en énergie pendant 150
ans, Athènes pourra à terme se libérer de la tutelle budgétaire.» À moins qu'un
conflit de voisinage avec la Turquie ne retarde l'exploitation de ces réserves…
Au
début des années 2000, la découverte de gisements à proximité de Chypre a
ainsi passablement compliqué les relations entre Nicosie et Ankara qui, chacun
de son côté, ont engagé des prospections séparées. Les réserves du champ
revendiqué par Chypre, nommé Leviathan, pourraient dépasser 450 milliards
de m³ de gaz, selon les découvertes de la société américaine Noble Energy. Une manne
qui a récemment donné au gouvernement de Nicosie l'idée d'émettre des titres
obligataires sur ses ressources naturelles, dans l'espoir de rembourser sa
dette.
Mais
voilà: la Turquie conteste ces exploitations et menace d'organiser des
manœuvres militaires pour imposer sa présence. Comme Chypre avant elle, la
Grèce devra se doter d'une zone économique exclusive (ZEE) pour explorer ses
zones marines et sous-marines au sud-ouest de la mer Égée. En retard sur la
quasi-totalité des pays du sud de l'Europe, qui ont délimité la leur depuis
longtemps, Athènes n'a déposé sa demande aux Nations unies que le
20 février dernier. Or la Turquie voisine ne l'entend pas de cette
oreille. Le 12 mars, Ankara a transmis à l'ONU ses propres revendications,
qui entrent en conflit avec celles d'Athènes. Elle affirme notamment que les
fonds marins du sud des îles grecques de Rhodes et Kastélorizo lui
appartiennent, et n'a pas attendu pour y lancer ses propres explorations.
«Il
y avait un accord mutuel entre la Turquie et
la Grèce pour geler les recherches en mer Égée, afin d'éviter tout malaise.
Mais cette fois, on frôle l'incident diplomatique. La Turquie conteste une fois
de plus le plateau continental grec et, de facto, les frontières maritimes
européennes», explique Spyros Rizopoulos, analyste politique. «C'est la raison
pour laquelle il faut qu'Antonis Samaras soit vigilant, ajoute-t-il. Il doit
changer le dogme de la politique étrangère du pays en comptant sur d'autres alliés
que l'Union européenne, encore trop faible face à la Turquie, qui est très
influente dans la région.» Comme nombre d'experts, Spyros Rizopoulos estime que
la Grèce devrait à terme pouvoir convertir sa dette en obligations sur ses
réserves d'hydrocarbures, en tenant compte de leur exploitation à long terme.
Une bouffée d'oxygène, pour peu que le gouvernement hellène consente à mettre
en péril ses relations avec ses voisins.
Özet :
Akdeniz’in diplerinde petrol kalıntılarına rastlanması Türkiye ve Yunanistan
arasındaki ilişkiyi tehdit ediyor. Yapılan araştırmalar sonucu Kıbrıs’ın
güneydinde bulunduğu söylenen petrol iki ülke arasında gerilime yol açacak gibi
gözüküyor.
Analiz :
Eğer gerçekten böyle bir petrol varsa ilişkilerin ilerleyişine göre savaşa bile
yol açabilir. Her savaşın nedeni para olduğu gibi, bu konuda da farklılık
olmayacaktır.
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